Premier mardi du mois

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L’an 1652, alors que la Fronde conduisait la France au chaos, la Reine-mère, Anne d’Autriche, Régente, fit mander à Monsieur Olier, curé de Saint-Sulpice et fondateur de la Compagnie homonyme, de requérir l’aide du ciel pour faire cesser la guerre civile ravageant le Royaume. Le serviteur de Dieu suggéra la résolution suivante que prononça la Reine :

RÃsultat de recherche d'images pour "anne d'autriche olier"« Abîmée dans mon néant et prosternée aux pieds de votre auguste et sacrée Majesté, honteuse dans la vue de mes péchés de paraître devant vous, ô mon Dieu, je reconnais la juste vengeance de votre sainte colère, irritée contre moi et contre mon Etat ; et je me présente toutefois devant vous, au souvenir des saintes paroles que vous dîtes autrefois à un prophète, au sujet d'un Roi pécheur, mais pénitent : J'aurai pitié de lui, et lui pardonnerai, à cause que je le vois humilié en ma présence. En cette confiance, ô mon Dieu, j’ose vous faire vœu d’ériger un autel à votre gloire sous le titre de saint Michel et de tous les anges et sous leur intercession y faire célébrer, tous les premiers mardis des mois, le très saint sacrifice de la messe, afin d’obtenir la paix de l’Eglise et de l’Etat ».

La souveraine acheva par cette supplique à l’Archange :

« Glorieux saint Michel, je me soumets à vous avec toute ma cour, mon Etat et ma famille, afin de vivre sous votre sainte protection ; et je me renouvelle, autant qu’il est en moi, dans la piété de tous mes prédécesseurs, qui vous ont toujours regardé comme leur défenseur particulier. Donc, par l’amour que vous avez pour cet Etat, assujettissez-le tout à Dieu et à ceux qui le représentent ».

La paix revint promptement et la France put connaître la stabilité et le rayonnement du siècle de Louis XIV, appelé également le "Siècle des Saints".

Source : Faillon : Vie de Monsieur Olier ; Editions Poussielgue Frères, Paris, 1873, t. 2, pp. 535-536 .

HISTOIRE DE LA MESSE
EN L’HONNEUR DE SAINT MICHEL

Une messe avait été fondée en 1423 par Charles VII pour avoir échappé à un terrible accident à La Rochelle.
En 1476, Louis XI adjoignit un Chapitre collégial à l’Ordre de saint Michel pour dire chaque jour une messe basse en l'honneur de saint Michel.
En 1652, Anne d’Autriche fit « ériger un autel » pour y faire célébrer solennellement, tous les premiers mardis des mois, le saint sacrifice de la Messe.
En 1943, l’abbé Constant Paulet ressentit l’impérieuse nécessité d’un sursaut salutaire de la France. Il lança le journal Terre et Foi, prôna la « maintenance chrétienne et terrienne de la France » et organisa une croisade de Messes « pour la France et pour la paix ».
En 1948, sa brochure fit sortir de l’oubli la Messe du premier mardi en l’honneur de saint Michel, qui reçut l’imprimatur.
En 1956, une vingtaine d’Evêques diocésains l’encouragèrent.