Seigneur, qui avez dompté l'orgueil de l'ancien ennemi de notre salut par la patience de votre Fils, et qui nous en avez ainsi montré la nécessité, rendez moi patient, soutenez-moi dans les plus petits maux et dans les plus grands. Jésus-Christ nous a laissé l'exemple de la patience dans les plus grands maux, afin que nous marchions sur ses pas. Quand on l'a chargé d'injures, il n'a point répondu par des injures ; quand on l'a maltraité, il n'a point fait de menaces. Faites-moi la grâce de me former sur ce modèle ; faites que je prenne pour exemple de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur, les souffrances de Job, la mort même du Seigneur, celle des Apôtres et des Saints, que nous appelons bienheureux parce qu'ils ont souffert patiemment, et même avec joie.
Faites-moi aimer les souffrances et les peines, donnez-moi la consolation et la paix d'une âme qui se plaît dans les misères, dans les besoins, dans les afflictions, dans les persécutions qu'elle endure pour Jésus-Christ. J'adore et je bénis la sagesse de votre conduite, et les desseins de votre miséricorde et de votre justice sur moi, dans les maux que vous m'envoyez, et dans ceux qui me viennent de la part des hommes. Soumis aux ordres de votre providence, j'embrasse avec joie votre main qui me frappe, persuadé que je suis que vous ne me frappez que pour me guérir. Je pardonne de bon cœur à tous mes ennemis, et je vous prie pour eux, je vous remercie de ce que vous m'éprouvez par les diverses afflictions de cette vie, et je vous demande que cette épreuve produise en moi une patience qui soit parfaite, afin que je sois purifié et parfait devant vous. Ainsi soit-il.
(tirée de Délices des pèlerins de la Louvesc ou Exercices de Dévotion qui se font à la Louvesc, et des réflexions spirituelles de J.M.B. Vianney, Curé d'Ars).
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Plus je réfléchis, plus je suis consterné de la masse d'idées fausses dans lesquelles nous nous noyons ; plus je comprends cette décadence absolue de tant de peuples que nous retrace l'histoire. C'EST L'ERREUR PLUS QUE LE VICE QUI LES A PERDUS. Le vice et même le crime ont des limites, l'erreur n'en a pas. IL FAUT DONC DIRE LA VÉRITÉ SANS FINESSE, NI STRATÉGIE HABILE."
Mgr Delassus, Semaine Religieuse de Cambrai, 1884, p. 735