Mon Dieu, puisque votre Providence met aujourd'hui des obstacles au désir que j'ai d'assister au saint sacrifice de la messe, daignez remplir mon esprit de saintes pensées et fixer mon cœur vers vous pendant cette auguste cérémonie. Daignez aussi agréer favorablement la peine que je ressens de ne pouvoir assister aujourd'hui à la sainte messe.
Mon Dieu, je m'humilie profondément et je m'unis d'intention au prêtre que je me représente au pied de votre autel. Je vous confesse de nouveau toutes les fautes et les péchés que j'ai commis pendant tous le cours de ma vie. Veuillez purifier mon cœur, par un repentir sincère, pour que je puisse participer aux: mérites de notre Seigneur Jésus-Christ qui va renouveler le sacrifice de la croix, pour nous rendre agréables à votre majesté infinie.
Père éternel, j'unis au sacrifice de votre divin Fils mes pensées, mes chagrins, mes souffrances, et vous conjure de les agréer en expiation, de mes fautes qui sont si nombreuses.
Mon Sauveur Jésus, faites que mon imagination se remplisse du souvenir des souffrances que vous avez endurées pour mon salut, que tout ce qui frappe mes regards en ce moment prenne place en mon esprit, pour me représenter les différentes circonstances de votre passion, le jardin des Olives, la montagne du Calvaire, l'arbre de la croix.
Mon divin Jésus, que mon cœur ne soit pas plus dur que les rochers qui se fendirent au moment où vous rendîtes le dernier soupir et qu'il éprouve un peu de cette douleur profonde qui inonda le cœur de votre sainte Mère, au pied de la croix, lorsqu'elle vous vit expirant pour le salut de l'univers.
Anges du ciel, mon saint Ange gardien, mon saint Patron, unissez-vous à moi, pour que je puisse par la pensée assister au sacrifice de la messe, et mériter par mes ardents désirs de participer aux grâces que tant d'autres plus heureux que moi, recueillent en ce moment au pied des autels. Ainsi soit-il.
Récitez ensuite les prières de la messe avec autant de piété et de dévotion que si vous étiez dans l'église ; pensez que les Anges assistent invisiblement au saint sacrifice et environnent l'autel avec le plus profond respect.
(Extrait de Délices des pèlerins de la Louvesc ou Exercices de Dévotion qui se font à la Louvesc, et des réflexions spirituelles de J.M.B. Vianney, Curé d'Ars, 1857)
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Plus je réfléchis, plus je suis consterné de la masse d'idées fausses dans lesquelles nous nous noyons ; plus je comprends cette décadence absolue de tant de peuples que nous retrace l'histoire. C'EST L'ERREUR PLUS QUE LE VICE QUI LES A PERDUS. Le vice et même le crime ont des limites, l'erreur n'en a pas. IL FAUT DONC DIRE LA VÉRITÉ SANS FINESSE, NI STRATÉGIE HABILE."
Mgr Delassus, Semaine Religieuse de Cambrai, 1884, p. 735