Prière d'un père
Faites, ô Seigneur, que mon fils soit assez fort pour avoir conscience de sa faiblesse et assez brave pour avoir, lorsqu'il aura peur, le courage de se l'avouer ; qu'il soit aussi fier et résolu dans la défaite honorable, qu'humble et généreux dans la victoire.
Faites qu'il n'ait pas le cœur à la place du cerveau, qu'il Vous connaisse, ô mon Dieu, et sache que la connaissance de soi est la première des sciences.
Conduisez-le, Seigneur, non point dans le sentier de la facilité et du bien-être, mais sur celui de difficultés et des obstacles. Faites qu'il apprenne à rester debout dans les tempêtes et à montrer de la compassion pour ceux qui tombent.
Faits que son cœur soit pur et ses aspirations élevées ; qu'il soit maître de lui avant de chercher à dominer les autres ; qu'il apprenne à rire, sans jamais désapprendre à pleurer, qu'il tende vers l'avenir, sans jamais perdre de vue le passé.
Et lorsqu'il aura tout cela, faites encore, Seigneur, qu'il ait assez d'humour pour être toujours grave sans jamais se prendre au sérieux.
Donnez-lui de l'humilité afin qu'il se rappelle toujours la simplicité de la vraie grandeur, la compréhension de la vraie sagesse, la mansuétude de la vraie force. Ainsi soit-il.
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Plus je réfléchis, plus je suis consterné de la masse d'idées fausses dans lesquelles nous nous noyons ; plus je comprends cette décadence absolue de tant de peuples que nous retrace l'histoire. C'EST L'ERREUR PLUS QUE LE VICE QUI LES A PERDUS. Le vice et même le crime ont des limites, l'erreur n'en a pas. IL FAUT DONC DIRE LA VÉRITÉ SANS FINESSE, NI STRATÉGIE HABILE."
Mgr Delassus, Semaine Religieuse de Cambrai, 1884, p. 735