O Vierge Sainte ! Vous avez toujours si spécialement protégé la France... Tant de monuments nous attestent combien elle vous a toujours été chère ! Et à présent qu’elle est malheureuse, et plus malheureuse que jamais, elle semble vous être devenue étrangère !... Il est vrai qu’elle est bien coupable !... Mais tant d'autres fois elle le fut, et vous lui obtîntes son pardon !... D’où vient donc qu’aujourd’hui vous ne parlez plus en sa faveur ?... car si vous disiez seulement à votre Divin Fils :" Ils sont accablés de maux", bientôt nous cesserions de l’être... Qu’attendez-vous donc, ô Vierge Sainte ? Qu’attendez-vous pour changer notre malheureux sort ? Ah Dieu veut peut-être qu’il soit renouvelé par nous, le vœu que fit un de nos rois pour Vous consacrer la France... Eh bien ! ô Marie, ô très Saint Mère de Jésus-Christ ! Nous Vous la vouons, nous Vous la consacrons à nouveau ! Si cet acte particulier pouvait être le prélude d’un renouvellement plus solennel et public... Ou si plutôt elle pouvait retentir depuis le trône jusqu’aux extrémités du royaume cette parole qui a attiré tant de bénédictions. Vierge Sainte, nous nous vouons tous à Vous, mais le désir que nous en avons ne peut-il pas y suppléer ?... Les liens sacrés qui nous unissent à tous les habitants du royaume comme à nos frères , la charité qui étend nos vues et dilate nos coeurs pour les comprendre tous dans notre offrande ne peuvent-ils pas donner à une consécration particulière le mérite et l’efficacité d’une Consécration générale ?... Nous Vous en prions, ô Vierge Sainte !...Nous Vous en conjurons !... nous l’espérons et, dans cette confiance, nous Vous offrons notre roi, notre reine et sa famille, nous Vous offrons nos princes, nous Vous offrons nos armées et ceux qui les commandent, nous vous offrons nos magistrats; nous Vous offrons toutes les conditions et tous les Etats: nous Vous offrons surtout ceux qui sont chargés du maintien de la religion et des mœurs. Enfin, nous Vous rendons la France tout entière. Reprenez, ô Vierge Sainte, vos premiers droits sur elle; rendez-lui la Foi, rendez-lui votre ancienne protection, rendez-lui la paix. Rendez-lui, rendez-lui Jésus-Christ qu’elle semble avoir perdu. Enfin que ce royaume, de nouveau adopté par vous, redevienne tout entier le royaume de Jésus-Christ... Ainsi-soit-il.
Prière composée par Madame Élisabeth vers 1790.
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Crions haut et fort la Vérité en dénonçant le mensonge et l'erreur!
Se taire, c’est être complice ; qui se tait consent, et qui consent accepte. C’est ce que soulignait le pape Léon XIII en citant – pour les faire siennes – les paroles de son prédécesseur saint Félix III (483-492) :"ne pas résister à l’erreur, c’est l’approuver ; ne pas défendre la vérité, c’est l’étouffer.. Qui cesse de s’opposer à un crime manifeste peut enêtre considéré comme secrètement complice". (Encyclique Inimica Vis, 8 décembre 1892).